Recueil poétique :

Issue d’une douce France
La répression m’affecte
Ici mon style s’adapte
Depuis dix piges adepte

J’améliore mon écriture dans le décor
Le marqueur lié au cœur
les couleurs sortent de mon corps

Graff Sincères aux multiples caractères
ça forge une carapace

Je veux pas me noyer dans la fosse au grand blanc
Mais savourer l’instant
contempler le ciel rosé bien accompagné
Perdre la raison pour respirer.
Dès lors j’aspire à changer le futur
C’est pourquoi à l’aurore
Tu me verras peindre les murs
Avec ou sans accord

Damien Mazingue

@MAZER_RESTART

#graffeur    #designer    #roubaix    #hautsdefrance    #streetartiste

Les gens qui m’observent lorsque je peins me comparent souvent à une imprimante. La toile devient un écran « DIGITAL ». Une série de toiles influencée par la technologie. On dit souvent que l’erreur est humaine mais les machines aussi en commettent parfois. Nous jugeons souvent leur travail avec un regard critique, dans l’attente d’une perfection lors de la réalisation de tâches que nous leur soumettons. J’aime les erreur commises par les machines ; cela crée des rythmes différents, inattendus. Je m’inspire de nombreuses choses : un bug lors d’un changement d’image, une déformation dûe à une mauvaise connexion, le développement d’une photo râtée. J’ai choisi de reprendre ces codes et de les retravailler. J’y apporte une touche humaine, ne cherchant pas à reproduite de façon aussi réaliste que la photographie, mais en laissant une part de lâcher-prise dans mes traitements.

A 15 ans, j’ai commencé à peindre sur des murs pour m’amuser ; on était une bande d’amis assoiffés d’expression cherchant à laisser une empreinte dans notre monde.

Les années ont passé les années ont passé c’était une aventure pour beaucoup mais pas pour moi !

A 18 ans, un de mes amis nous a inscrits à un projet de graff en live painting à Tourcoing, un projet encadré et bien différent des aspects individuels du graff sauvage car cette fois-ci il y avait des spectateurs qui devenaient rapidement acteurs. On leur montrerait nos techniques, on expliquerait ce que l’on connaissait sur cet art qui semblait diabolisé par le grand public parce que, pour beaucoup, la bombe rime avec vandalisme et messages de haine.
C’est là que j’ai eu le déclic, animé par l’envie de véhiculer une image positive de ce mouvement, prouver que nous sommes capables d’améliorer notre environnement visuel. Nous avons créé l’association Restart, c’est un nouveau départ artistique.

Pendant 6 ans nous avons continué à peindre, répondant à des demandes de la mairie et de particuliers. Cela nous a permis de voyager, de rencontrer d’autres artistes en France et à l’étranger avec lesquels je reste en contact.

Lorsque l’on rencontre des gens, il y a toujours des choses à apprendre, chacun possède sa culture, son style et après chaque voyage je suis rentré avec des morceaux de savoir que j’assemble pour créer ma propre mélodie.

A la fin de mes études de design d’objets je suis parti vivre deux ans en Indonésie pour y travailler. C’était vraiment une expérience à part. En dehors des heures de création de mobiliers, je passais la majorité de mon temps à peindre jour et nuit dans la rue. Là-bas le graff y est décomplexé, les esprits semblent moins impactés par des images d’artistes qui saccagent des trains ou des façades. Les gens m’ont accueilli chez eux pour peindre et j’ai rencontré énormément de monde grâce à ça. Au rythme de 3 peintures par semaine mon style a rapidement évolué, je passais des journées entières à orner des murs. La scène graffiti est plus jeune qu’en France et ils ont évolué avec Internet dès le début du graff’, ce qui, selon moi, leur apporte une grande diversité de styles et sans limites.


En 2018, c’est le retour en France. Il est plus complexe de peindre dehors car de nombreuses interdictions existent et l’on subit les contraintes météo du Nord avec la pluie et le froid. Puis un jour un collègue me demande un coup de main pour peindre une toile de 8 mètres dans un entrepôt à Roubaix. C’est là qu’il me présente Jeff, le proprio, « bon feeling bonne peinture ! ».

Jeff nous propose de nous prêter un espace dans un local, il y fait froid mais on est au sec et nous avons tout le temps de peindre. Là commence une nouvelle aventure ! J’explore de nombreux thèmes et j’apprends à ne pas mesurer le temps, en passant des heures, des jours et des semaines sur une toile.

Mon style évolue, je me lance des défis avec l’envie de me surpasser, de prouver que je suis capable de faire toujours mieux. Ce sentiment de me dépasser m’envahit et je ne cesse de produire chaque jour davantage d’œuvres.

Je suis toujours à Roubaix, une ville qui, malgré son climat est un splendide terrain de jeux pour les graffeurs , j’essaie de sortir mon art de l’atelier en exposant lors d’événements.

Dans les années 2000, en tant que jeunes graffeurs nous comparions les modes dans le graff entre Lille et Paris. Il y avait déjà différentes techniques et expressions du graffiti.

Par la suite, l’influence belge m’a beaucoup apporté. Des amis de St Luc venant de Bruxelles, les échanges artistiques avec des associations de Charleroi et de Mons. En Espagne, lors de voyage de classe à Barcelone puis plus tard avec les voyages en équipe pour peindre là-bas. Dans un style propre au sud et une ambiance latine qui se ressent dans les couleurs et les rencontres. Lors de voyages en Pologne où j’ai découvert d’énormes graff « brut » dans un climat et une ambiance plus froide au début mais cela a créé des liens solides entre graffeurs. En Indonésie où le sourire est marquant, l’amabilité et l’empathie des personnes rencontrées, c’est un autre monde où le graff est légal de jour comme de nuit.

Je remercie la famille, chief editor Lili B. ainsi que Naoui, Dams, Obit, Stone.
Toute la cliK, tout ceux qui m’accompagnent dans mes excursions depuis le début, de jour comme de nuit, ceux qui soutiennent le mouvement artistique,
Spion, hope,
Skarry, dam, krmk, aik
Rune, minas, zein, Stan, dyeget , dandydaken, mace.